Le cerveau humain - La mémoire

Article écrit par Thomas Gysemans#0001

Publié le 6/25/2023 , modifié le 7/1/2023

La mémoire est la chose la plus importante façonnant notre personnalité, c'est ce qui nous permet de nous souvenir de moments passés, chose qui impact notre futur car nous réfléchissons, pensons et réagissons généralement en fonction notre vécu.

Ce sont nos souvenirs qui génèrent un cadre d'interprétations de notre vie entière. D'où l'importance de la mémoire dans le domaine de la psychologie. Comprendre le fonctionnement de la mémoire, tant sous un angle physique et psychologique, est presque obligatoire pour un professionnel.

Commençons à comprendre ce qu'est réellement la mémoire dans le contexte scientifique. Peu de personnes savent véritablement ce qui ce trame dans notre cerveau. En réalité, la mémoire est polymorphe, c'est-à-dire qu'il existe une multitude de facettes différentes de notre mémoire. Le phénomène de mémorisation implique 80% de notre cerveau et non une seule partie de celui-ci. En conséquence, lorsque nous voulons nous souvenir d'un événement impliquant en même temps nos émotions intenses et des paroles par exemple, différents points du cerveau vont réagir.

Les types de mémoire :

On distingue deux types principaux de mémoire : celle à court terme et celle à long terme qui sont interdépendants.

La mémoire à court terme (MCT) est un point de passage, un genre de péage, entre elle et la mémoire à long terme. Elle est aussi appelée mémoire immédiate, mémoire primaire ou encore mémoire de travail. Sa capacité de "stockage" est limitée, les informations y sont retenues de façon temporaire, quelques minutes généralement. Plusieurs informations peuvent y être traitées en même temps. Une fois que ce processus est réalisé, il se produit un genre de choix : "suppression" (en quelque sorte) du souvenir, ou "sauvegarde" du souvenir dans la mémoire à long terme. Ce second choix est pris lorsque la personne en a besoin, si ce n'est pas le cas le souvenir va s'effacer petit à petit. Par exemple, lorsque quelqu'un vous demande de retenir un nombre vous le retenez en moyenne quelques minutes, puis quand vous n'en avez plus besoin, il va être de plus en plus difficile de le retenir jusqu'à ce qu'il s'efface tout simplement. Cela dit, il ne s'agit pas véritablement d'une suppression comme on l'entend dans le sens courant. Notre cerveau n'est pas un ordinateur où il suffit d'un clique pour vider la corbeille. En réalité, ce nombre que quelqu'un vous a demandé de garder n'est pas "supprimé", mais plutôt "refoulé" profondément dans la mémoire. Y accéder devient alors difficile.

Le choix de mémorisation dont on a discuté précédemment est difficile à contrôler, mais la meilleure solution est la répétition de ce que vous devez vous souvenir de nombreuses fois. En effet, la répétition réactive les "chemins d'accès" au souvenir. Pour la faire simple, quand un neurone est réactivé encore et encore, très souvent à période régulière et espacée, alors il sera comme "priorisé". C'est le principe même de l'apprentissage, où la répétition des actions est maître-mot.

La mémoire à long terme (MLT) est aussi appelée mémoire ancienne ou mémoire secondaire. Ce type de mémoire comporte deux parties différentes, une partie consciente et une partie inconsciente.

La partie consciente, aussi appelée mémoire explicite, se compose elle-même de différentes parties et elle concerne globalement tous les souvenirs personnels d'il y a 5 minutes ou 50 ans. Elle est composée de différentes mémoires :

  • La mémoire autobiographique permet la mémorisation de toutes les informations personnelles importantes de la personne en question. Il s'agit de, par exemple, la date du mariage, du nombre de frères ou de soeurs, du nombre d'enfants, de notre date de naissance,...
  • La mémoire épisodique quant à elle porte sur des épisodes de notre vie, notamment de notre enfance comme par exemple un lieu de vacances, les prénoms de camarades de classes, l'adresse du domicile durant l'enfance,...
  • La mémoire contextuelle permet de se souvenir d'événements grâce au contexte, par exemple : "J'étais en train d'écrire cet article quand...".
  • La mémoire déclarative concerne le savoir général sur le monde qui nous entoure. Elle contient nos connaissances intellectuels, culturelles, linguistiques,.. Elle est aussi appelée la mémoire sémantique.

Enfin, la partie inconsciente, que l'on nomme parfois mémoire implicite ou mémoire procédurale, concerne nos habiletés et nos aptitudes sensomotrices, c'est-à-dire la capacité à faire du vélo, marcher, nager,... Qui n'a jamais entendu une phrase du genre : "On sait toujours comment faire du vélo" ? On ne se souvient pas toujours de notre apprentissage en lui-même mais on gardera toujours en soi la capacité de faire ces choses-là.

Fonctionnement interne :

Voyons maintenant le fonctionnement interne de la mémoire : différentes régions du cerveau permettent la construction de la mémoire et des souvenirs :

  • L'hippocampe participe dans le processus de création de nouveaux souvenirs mais permet également le rappel des souvenirs pendant plusieurs années.
  • Les régions postérieures du cerveau favorise le stockage des éléments constituant les souvenirs.
  • Les régions frontales sont impliquées dans la récupération ultérieure des souvenirs.

Pour terminer, il existe une dernière mémoire dont on n'a pas encore parlé, il s'agit de la mémoire émotionnelle qui est celle qui persiste le plus longtemps. Elle est cruciale après un traumatisme engendrant des émotions beaucoup trop intenses et douloureuses, qui alors refoule ce souvenir dans l'inconscient au bout d'un certain temps. Par exemple, des enfants ayant vécus un traumatisme dans leur enfance peuvent bien ne pas s'en souvenir quelques années plus tard. Cependant ce processus de refoulement de souvenirs ne fonctionne pas à chaque fois. Au contraire si le souvenir implique des émotions très positives, on se souviendra aisément de ce moment jusqu'à la fin de notre vie.

Le processus d'apprentissage :

Lors du processus d'apprentissage, différents procédés sont mis en œuvre afin de correctement mémoriser. On y retrouve notamment l'importance de la perception qui mobilise la mémoire sensorielle, relative à la mémorisation par l'intermédiaire des sens. Chaque personne a une modalité sensorielle privilégiée (ou plusieurs), c'est-à-dire que certains préfèrent apprendre leur leçon en la lisant, d'autres en l'écoutant, ou encore en la regardant, parfois certaines personnes apprennent mieux quand ils sont en mouvement. Connaître cette modalité privilégiée peut se retrouver très utile.

Évidemment, l'importance de la concentration et de l'attention lors de la mémorisation d'une information désirée est d'une importance cruciale, on apprend avec plus de difficultés une leçon tout en regardant la télé que lorsque nous sommes à 100% impliqués dans celle-ci. Cela mobilise la mémoire à court terme.

Après, la mémorisation fait appel à la MLT qui va enregistrer la ou les information(s).

Mieux comprendre la mémoire :

La compréhension de la mémoire dans le domaine neuroscientifique est important car cela permet de développer des thérapies de plus en plus adaptées à chaque patient souffrant de troubles de l'apprentissage ou de pertes de souvenirs.

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Sources :

  • La Psychologie en 50 notions clés pour les nuls
  • Le grand Larousse du cerveau