Vulgarisation scientifique - Les étoiles

Article écrit par Thomas Gysemans#0001

Publié le 6/22/2023 , modifié le 7/17/2023

Les étoiles sont un peu comme les lampes de l'Univers. Elles permettent depuis des milliards d'années de l'éclairer. Ce sont elles qui ont rempli l'Univers des atomes qui nous composent en majorité, en outre, elles permettent la vie. Même si le Soleil semble être éternellement placé dans le Système Solaire, il est comme les autres étoiles qui peuplent le cosmos : elles naissent, vivent, se développent et certaines créent la vie sur leurs planètes, mais meurent de façon cataclysmique.

Le Soleil est l'étoile de notre Système Solaire. Il se lève le matin et se couche le soir pour disparaître sous l'horizon et donner place à la nuit, gouvernée par la Lune. Ce rituel quotidien, combiné à ce que le Soleil permet, a fait place à la création de cultes, de religions, orientés autours de lui. Il a longtemps été considéré comme une divinité.

Présentation du Soleil :

Éclairons tout d'abord une fausse idée : le Soleil n'est pas jaune, ni orange ou de quelque autre couleur que ce soit. Un astronaute, depuis l'espace, le voit en blanc, en raison de la luminosité extrême. Nous le voyons jaune sur Terre en raison de la transformation de sa couleur en traversant l'atmosphère. En ce qui concerne les photos du Soleil, elles sont altérées pour qu'il soit visible.

Le Soleil est composé de 75% d'hydrogène (son carburant), et de 25% d'hélium. Il a un diamètre de 1,4 million de kilomètres, soit 100 fois le diamètre de la Terre ! Sa masse est 745 fois plus importante que celle de toutes les planètes du Système Solaire réunies, soit 99% de la masse totale du Système Solaire ! Son attraction gravitationnelle est tellement puissante qu'elle s'étend jusqu'au mystérieux nuage d'Oort, situé à plus de dix mille milliards de kilomètres ! Pourtant, le Soleil n'est qu'une naine jaune, une petite étoile comparée aux étoiles monstrueuses peuplant l'Univers. Le Soleil est une boule de plasma à très haute température, soit 15 000 000 °C en son cœur, température suffisante pour engendrer la fusion de plus de 600 millions de tonnes d'hydrogène chaque seconde dans le but de créer de l'hélium.

Lors de cette fusion, de la masse se convertit en énergie thermonucléaire. Le cœur du Soleil est enfoui sous une couche très dense appelée zone radiative. Elle est continuellement traversée par des photons (les particules composant la lumière) transportant l'énergie du noyau. Ce voyage peut leur prendre des centaines de milliers d'années voire plus ! La zone radiative est elle-même recouverte d'une autre zone moins dense et moins chaude, appelée zone convective. C'est une zone parcourue de puissants courants de plasma remontant l'énergie jusqu'à la surface. L'énergie générée va finalement pouvoir sortir du Soleil et se propager dans l'espace sous forme de rayonnement. La surface du Soleil est appelée photosphère, d'une température de plus de 5000°C.

Le Soleil

Nous pouvons distinguer sur la surface du Soleil des zones plus froides, caractérisées par leur couleur noire, appelées taches solaires, apparaissant pendant quelques semaines sur un cycle de 11 ans, dues à des variations périodiques du champ magnétique.

Taches solaires

Au-delà de la photosphère se trouve l'atmosphère du Soleil s'étendant sur des millions de kilomètres, divisée en 2 parties, la chromosphère, c'est-à-dire la basse atmosphère, visible uniquement lors d'une éclipse totale de Soleil. Puis la couronne solaire, haute atmosphère du Soleil. Ce qui est mystérieux avec cette couronne solaire c'est que sa température est bien supérieure à la photosphère ou à la chromosphère, atteignant les deux millions de degrés Celsius. L'atmosphère du Soleil est loin d'être calme, elle est continuellement agitée par des éruptions solaires, des protubérances solaires et des éjections de masse coronale. C'est de l'atmosphère du Soleil que viennent les vents solaires, des flux de particules très énergétiques. La Terre est heureusement protégée par son champ magnétique. À certains moments de l'année, ces vents s'intensifient et viennent exciter l'atmosphère de notre planète : l'origine des aurores polaires.

Couronne solaire (en blanc), et chromosphère (en rose)

Les aurores polaires sont le résultat de l'excitation des atomes de la haute atmosphère engendrée par des millions de particules très énergétiques provenant du Soleil. Cet apport énergétique est diffusé sous forme de photons de différentes fréquences (de la lumière de différentes couleurs). Elles se produisent près des pôles de la planète car le champ magnétique les y emmène et les particules s'y retrouvent piégées. Dans l'hémisphère nord, les aurores polaires sont connues sous le nom de "aurores boréales", et au sud "aurores australes".

Aurores polaires

Naissance :

Notre étoile est née grâce à l'effondrement gravitationnel d’une nébuleuse. La température au centre a augmenté de telle façon qu’elle a permis la fusion de l’hydrogène, soit plus de 10 millions de degrés Celsius, puis quelques millions d’années après, les planètes se sont formées.

Dans le noyau du Soleil, des noyaux d’hydrogène fusionnent pour former des noyaux d’hélium, mais on remarque que lors de cette fusion, de la masse disparaît, cette masse manquante est ce qui permet à l’étoile de briller, de l’énergie thermonucléaire. Cette énergie sert également à repousser l’effondrement gravitationnel, de façon à ce que l'étoile ne s'effondre pas sous son propre poids.

Plus de détails sur la naissance du Système Solaire ?

Réaction chimique complète au cœur des étoiles :

Cette réaction de fusion thermonucléaire hydrogène-hélium, se produisant au cœur de l'étoile (ce dernier représente 30% de sa masse), est plus complexe qu'elle ne le laisse entendre. C'est tout un processus : le noyau de l'atome d'hydrogène est un proton, alors que le noyau de l'atome d'hélium est : deux protons, deux neutrons. Les neutrons proviennent de la capacité des protons à se transformer en neutrons.

Deux noyaux d'hydrogène (donc deux protons) fusionnent. L'un des deux va se transformer en un neutron pour former un noyau de deutérium. Cela s'appelle la désintégration bêta (cf. Radioactivité). Cette transformation s'accompagne de la création d'un positron et d'un neutrino. Les neutrinos sont des particules qui n'interagissent quasiment jamais avec la matière, et ces transformations dans le cœur de l'étoile se produisent si souvent que des milliers de milliards de neutrinos nous traversent chaque seconde. Les positrons créés vont se désintégrer quant à eux avec les électrons, produisant de l'énergie et du rayonnement. En ce qui concerne ce noyau de deutérium, il va fusionner avec un autre proton pour former un noyau d'hélium 3 (deux protons, un neutron). Enfin, quand deux de ces noyaux se rencontrent, il se crée de l'hélium tout en éjectant deux protons au passage. Tout ce processus est nommé : la chaîne proton-proton.

La chaîne proton-proton

La nucléosynthèse stellaire

Quand une étoile vient à court de carburant, son noyau devient plus chaud sous la pression grandissante de la gravité. Une plus forte chaleur permet de nouveaux processus de fusion thermonucléaire, où les noyaux d'hélium vont ainsi devenir le carburant de l'étoile. Ils vont fusionner et créer du carbone et de l'oxygène. Au bout d'un moment, cela ne suffira plus, l'effondrement gravitationnel redémarre, menant à une augmentation de la température et de la pression dans son cœur, menant une nouvelle fois à un changement de carburant : le carbone fusionne en magnésium, sodium etc. Ce procédé peut continuer jusqu'à ce que le noyau de l'étoile devienne ferrique. Le fer est un atome très stable et aucune étoile n'est capable d'en fusionner pour créer d'autres atomes. Chaque nouvelle fusion permet de gagner du temps de vie à l'étoile, mais tout dépend de sa masse. Le Soleil ne dépassera pas l'étape du carbone.

La nucléosynthèse stellaire

Les éléments plus lourds que le fer se créent au moment même de la mort de l'étoile. En effet, lorsqu'elle devient incapable de générer plus d'énergie au moyen de fusions thermonucléaires, les couches extérieures de l'étoile vont s'effondrer et heurter à grande vitesse le noyau très comprimé et très dur provoquant une onde de choc à grande température. Cette onde de choc va entrainer la matière stellaire avec elle et la chauffer à un point tel que de nouvelles fusions peuvent démarrer, menant à la création de tous les atomes plus lourds que le fer : l'or, le plomb, le mercure, le titane, etc. jusqu'à l'uranium. Cette onde de choc va disperser ces nouveaux éléments à travers le cosmos.

Mort du Soleil :

Le Soleil nous a donné la vie, mais cette chance a une date d'expiration.

Lorsque le Soleil aura épuisé son stock d’hydrogène, dans 1,5 milliards d'années environ, son noyau sera de moins en moins capable de repousser cet effondrement gravitationnel sur lui-même, mais l’étoile a une astuce, elle va utiliser l’hydrogène restant sur ses couches extérieurs et les chauffer, ce qui aura pour conséquence de dilater l’étoile. Son diamètre deviendra de plus d’une centaine de millions de kilomètres au lieu d’un million de kilomètres aujourd’hui, tellement grande que l'étoile finira par engloutir la Terre. Mais son cœur deviendra dangereusement instable, car sans hydrogène restant pour l’alimenter, elle va commencer à fusionner l’hélium en carbone, cette phase est appelée "le flash de l’hélium". De violentes vagues d’énergie vont faire s’envoler les couches extérieures de l’étoile, ne restant plus que son noyau. L’étoile deviendra alors une naine blanche. On estime que le Soleil atteindra cette étape dans 5 milliards d'années.

Au début de sa vie notre étoile était une naine jaune, ensuite, elle se transformera en une géante rouge, puis en naine blanche. Elle pourrait devenir une naine noire, mais son existence est purement théorique car l’Univers n’est pas assez âgé pour qu’une naine noire puisse y exister.

Les autres types d'étoile :

Il existe d’autres types d’étoiles, la moins massive de toutes est la naine brune. Chaque étoile doit avoir une masse d’au moins 0,08 masse solaire (1 masse solaire correspond à une fois la masse du Soleil) pour qu’une étoile naissante (proto-étoile) puisse amorcer des fusions thermonucléaires, c’est une étoile dite "manquée".

Puis on a la naine rouge, d’une masse solaire de 0,08 à 1,2 au maximum, c’est l’étoile qui a la plus longue espérance de vie.

Ensuite il y a les naines jaunes, donc des étoiles comme le Soleil.

Pour aller plus loin, les naines blanches avec une espérance de vie légèrement moins élevée que celle des naines rouges, mais sans compter les naines noires qui n’ont une existence que théorique. Puis, nous avons déjà vu les géantes rouges qui sont une étape de la mort d’une étoile (notamment des naines jaunes). Mais attention, les géantes bleues sont différentes, ce sont des étoiles à part entière, pas une étape de la mort d’une étoile contrairement aux géantes rouges, ce sont des étoiles très massives, très grandes, très chaudes (environ 20 000 Kelvin, qui est l’unité internationale de mesure de température) et bleues, du fait de leur grande température. Leur durée de vie est très courte à cause de la masse de l'étoile, de l’ordre de 10 à 100 millions d’années, elles meurent en supernova (immense explosion). Ensuite, on a les supergéantes rouges, les plus massives des étoiles qui existent, environ 20 masse solaires minimum.

Nous n’avons pas abordé les étoiles à neutrons, qui sont aussi une étape de la mort d’une étoile d’une masse solaire comprise entre 1,4 et 3,2, appelée "la limite de Chandrasekhar". Enfin, il y a évidemment les trous noirs, les trous noirs stellaires, résultats de la mort d’une étoile très massive.

Naine rouge

Mots-clés : étoiles, soleil, système solaire, hydrogène, naissance des étoiles, chaîne proton-proton, chaine proton-proton, hélium, naine jaune, naine rouge, naine blanche, trou noir stellaire, naine brune, limite de Chandrasekhar, géante rouge, géante bleue, étoile à neutrons, mort des étoiles, supernova, supernovea

Sources :

  • L'univers - Guy Louis-Gavet
  • Les mystères de l'Univers - Ben Gilliland